La Ligue islamique mondiale et le Conseil émirati pour les fatwas ont organisé la conférence virtuelle « La jurisprudence islamique concernant la gestion des situations d’urgence ».
Mohammad Alissa durant la conférence « La jurisprudence islamique concernant la gestion des situations d’urgence » : « La pandémie du Covid19 a donné une importance encore plus grande aux oulémas en ce qui concerne les questions religieuses et leurs réponses adaptées ».
Le Ministre émirati de la Tolérance : «Le congrès confirme que la loi islamique est un élément général de dynamique social ».
Cheikh Ben Bayyah : « Les précautions qui ont été décidées pour l’organisation du pèlerinage sont totalement en concordance avec la charia et la méthodologie scientifique ».
Cheikh Quadéri : « La diversité des avis religieux est une notion importante qui contribue au développement de la jurisprudence islamique ».
Cheikh Jumura : « Nous avons besoin d’une compréhension juste des textes au vue des règles scientifiques et de la logique ».
La Mecque :
Les travaux du congrès international « virtuel » organisé par la Ligue islamique mondiale et le Conseil émirati des fatwas dont le thème est : «La jurisprudence islamique et la gestion des situations d’urgence : les points de la jurisprudence après la pandémie du Covid19 » ont débuté en permettant de rassembler les efforts les grands oulémas de la communauté musulmane, les muftis, les institutions des grands savants, les centres de fatwas, les conseils de jurisprudence du monde musulman ; ainsi que des penseurs , des académiciens ; tout comme y a participé l’Organisation de coopération islamique, le tout pour expliquer et exposer les problématiques religieuses survenues du fait de la pandémie du Civid19.
La conférence a débuté par l’allocution de Cheikh Nahyane Ben Mbarek Al Nahyane, Ministre émirati de la Tolérance qui a considéré que ce congrès était une grande opportunité de pouvoir confirmer de nouveau que la loi islamique est un élément général de dynamique social. Il a ensuite remercié l’ensemble des participants pour leur souci continu de contribuer à la paix et à la stabilité des sociétés, en présentant d’exposer aux musulmans la vraie voie à suivre, en permettant ainsi de préserver les intérêts des individus et l’intérêt général des sociétés.
Il a ajouté ensuite : «Nous sommes un pays fier, par la Grâce du Tout-Puissant, de notre religion l’Islam, et c’est pourquoi c’est un honneur de soutenir ce congrès qui a pour vocation d’apporter des solutions et des recommandations pour améliorer le quotidien des musulmans, et orienter leur futur ; en tant que meilleure communauté des hommes, nous sommes vraiment très heureux de pouvoir établir le lien entre l’idéologie et la réalité, c‘est que vous faites, vous les savants de la communauté, parmi la masse des musulmans et il en toujours été ainsi ».
Le Ministre a aussi évoqué que le virus Covid19 a eu un impact jamais vu sur tous les aspects de la vie, ainsi que sur les relations entre les peuples et les nations, sur la relation entre le serviteur et son Créateur, sa relation avec les autres : «Ce congrès exprime très clairement que la foi au Tout-Puissant, le fait d’assumer ses responsabilités, d’être déterminé, de travailler ensemble pour relever les défis sont d’autant d’éléments qui garantissent de façon générale la certitude d’atteindre les objectifs fixés ».
« Vous confirmez également avec ce congrès le rôle des savants qui est aussi de faire face aux situations de crise et d’urgence ; en soulignant spécifiquement le fait qu’il faut suivre une méthodologie scientifique, mettre en avant le facteur humain comme fondement base dans la lutte contre cette pandémie. Au même titre que vos efforts à ce congrès est un appel à l’entraide nationale et internationale pour essayer de surmonter les difficultés et de protéger partout la situation sanitaire au mieux ».
Cheikh Nahyane a confirmé par la même que la loi islamique appelle à l’unité, la fraternité et l’entraide dans le but d’assurer l’intérêt des serviteurs, d’élargir le champ idéologique, le système des lois, de développer la spiritualité ; elle protège l’individu et la société dans son ensemble pour assurer une vie saine et paisible, le but étant de faciliter les choses et non de rendre les pénibles. La jurisprudence islamique repose sur les efforts d’adaptation des règles et des lois par l’utilisation de la science et de la raison dans le cadre religieux.
Cheikh Nahyane a ensuite continué en disant : «Nous plaçons notre confiance et nos espérance en ce congrès en attendant de lui des avis religieux bien adaptés, des directives à suivre de sorte que les sociétés islamiques seront à même de pouvoir faire face à cette pandémie. C’est cela que nous attendons de vous, que vous orientiez comme il se doit le musulman dans sa vie au quotidien avec ce virus qui se propage ; le tout en conformité totale avec la méthodologie islamique juste. Avec également un certain nombre de propositions adéquates en ce qui concerne les actes d’adoration, le dogme, les relations et les transactions ; la manière la plus sure de pouvoir bien gérer cette situation de crise que ce soit dans le domaine économique, sanitaire ou social de façon générale ».
Ensuite c’est le Secrétaire général de Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans, cheikh Mohammad ben Abdelkarim Alissa qui a souligné que le thème de ce congrès est d’une importance capitale dans la mesure où il traite des points de la jurisprudence islamique au vue de la pandémie du Covid19, et donc de son importance quant aux problématiques à résoudre telles que les situations nouvelles qui nécessitent des solutions et de surcroit tout ce qui touche au domaine religieux du fait de la pandémie du Covid19.
Depuis cette dernière il y a eu de nombreuses interrogations qui ont été soulevées, il est donc de la responsabilité des oulémas d’y répondre et d’en expliquer les règles. C’est un véritable plaisir que des savants de tous les horizons puissent se réunir pour pouvoir débattre de ces sujets pour arriver à unifier les points de vue sur les différents sujets tout aussi important les uns que les autres.
Le SG de la Ligue a ensuite déclaré : « Les chercheurs ici qui exposent des réflexions en y apportant des réponses basées sur des études approfondies et des preuves religieuses ont tous répondu présent à l’appel ; ensemble les savants de la communauté musulmane sont là pour répondre à ces nouvelles problématiques en proposant des solutions adéquates ; c’est en ce sens qu’ils assument leurs responsabilités car ils ont été choisi par le Tout-Puissant pour cette tâche qui est la leur ».
Il a aussi précisé que cette conférence exceptionnelle traitera d’autres sujets tout autant importants pour le monde musulman.
Il a conclu en affirmant : «Cette pandémie malgré les torts qu’a causé, a néanmoins permis aux hommes de prendre des mesures nouvelles et d’envisager de nouveaux horizons auxquels ils n’avaient jamais pensé ».
Le SG a remercié le grand savant Abdallah ben Bayyah pour sa participation active à ce congrès en considérant cette dernière comme étant une garantie de son succès.
Puis cheikh Ben Bayyah, président du Conseil émirati des fatwas a tenu son allocution : «Nous nous réunissons aujourd’hui alors que le monde connait une crise sans précédent, cette épidémie du Covid19, qui a touché des millions de personnes dont des centaines de milliers en sont morts, et qui continue à se propager de pays en pays, tout en menaçant à nouveau des pays qui ont réussi à l’endiguer et c’est d’ailleurs pour cette raison que l’Organisation mondiale de la santé l’a qualifiée , à juste titre, de pandémie ».
« Nous nous réunissons aujourd’hui, à distance certes mais nos cœurs sont proches, pour le premier congrès de ce genre afin d’étudier les effets et les conséquences de cette pandémie ; en soulignant par la même que la jurisprudence islamique ne peut en aucun rester indifférente à ces bouleversements ; sachant qu’elle est, par définition, un ensemble de classifications, de règles, de philosophie et de spiritualité ».
« La conjoncture a voulu que vous soyez, vous les savants dans les Conseil officiels de fatwas, les mosquées et les écoles, présents pour faire face à cette crise due au Covid19 qui a engendré des nouvelles attentes en ce qui concerne les réponses aux problématiques données, et la façon de les obtenir de façon appropriée selon le contexte ».
Cheikh Ben Bayyah a tenu à féliciter le SG de la Ligue islamique mondiale cheikh Mohammad ben Abdelkarim Alissa pour ses efforts continus en vue d’unir les musulmans ; il n’a de cesse de rassembler les capacités scientifiques de la communauté avec les grands penseurs pour renforcer la fraternité et toujours chercher à être bénéfique pour les musulmans ainsi que l’humanité dans son ensemble ».
« C’est dans ce même esprit qu’au Conseil émirati des fatwas, nous œuvrons à délivrer des avis juridiques sur les diverses problématiques religieuses tant sur la jurisprudence que sur le domaine du dogme. Et nous avons tout autant participé à l’orientation de la politique générale qui a été menée par le Gouvernement des Emirats arabes unis dans ses efforts pour faire face à la crise ».
Cheikh Ben Bayyah a loué les initiatives qui ont été menées par le Gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite qu’il juge en conformité totale avec la loi islamique dans le but protéger au mieux les Lieux Saints ainsi que tous les habitants ; considérant qu’en ceci le Gouvernement a pleinement assumé ses responsabilités. Cheikh Ben Bayyah a rappelé qu’il est obligatoire suivre à la lettre les directives données par le Serviteur des Deux Saintes mosquées en vue de protéger la santé de tous les pèlerins ».
Le communiqué qui a été annoncé en ce qui concerne le pèlerinage de cette année (réduction du nombre de pèlerins et uniquement des résidents en Arabie) prend en considération l’intérêt des musulmans dans sa globalité dans la mesure où il s’agit de minimiser au maximum les risques de propagation du virus durant leurs rites. C’est une adaptation à la situation de pandémie que nous vivons en conformité totale avec les règles de jurisprudence islamique et la réalité de cette crise que nous vivons ».
« Il faut bien reconnaitre que notre pays, les Emirats arabes unis, ont particulièrement bien réagi en ce qui concerne la lutte contre la pandémie avec des mesures sanitaires strictes imposées qui avaient toutes pour but de protéger la population dans son ensemble ; aucun effort n’a été épargné, de plus les Emirats ont participé de façon conséquente au développement de traitements avancés ainsi qu’aux dernières découvertes scientifiques dont tous les habitants ont pu tous bénéficier.
Ensuite c’est le Ministre pakistanais des Affaires religieuses, cheikh Nour ElHaq Quadéri qui a tenu son allocution en précisant que la pandémie du Covid19 a eu des répercussions à l’échelle de la planète toute entière : «Les musulmans dans le monde islamique ou en dehors n’entreprennent des actions qu’à la lumière des avis juridiques islamiques qui émanent des savants ; depuis le début de la propagation du virus Covid19 l’ensemble des centres de fatwas, des comités de jurisprudence islamique ont taché de répondre aux nombreuses et diverses interrogations nouvelles qui ont été engendrées par la pandémie. Ces fatwas ont émané d’institutions officielles mais aussi de muftis indépendants qui sont des références auprès de certains musulmans ou encore de diverses organisations religieuses indépendantes qui répondaient aux questions des masses. Donc à fortiori il y a eu une pluralité des avis juridiques en fonction des différentes écoles de jurisprudence islamique, des interprétations multiples parfois concernant la même école ; seulement tous ces avis sont d’une grande richesse pour le développement de la jurisprudence islamique dans son aspect général ».
Il a ajouté : «Le point très positif que nous avons pu observer est l’attachement de la grande majorité des musulmans aux mesures de précautions sanitaires qui ont été dictées ; le tout en comprenant parfaitement que ces interdictions qui ont été établies n’ont comme unique objectif de servir l’intérêt général des populations ».
De son côté le Ministre égyptien des Legs, cheikh Mohamed Mokhtar Jumura a soulevé que la façon de traiter la pandémie du Covid19 a démontré la nécessité de dépasser les discours religieux restreints qui appellent à ne pas sortir du cadre de tel ou tel jugement religieux sans prendre en considération que l’élément fondamentale de la jurisprudence est justement les objectifs de cette jurisprudence, avec ses mécanismes, la prise en compte de l’espace et du temps, de la réalité des situations que vivent les gens, les nouvelles problématiques ou encore les crises et les situations d’urgence.
« Aussi nous avons plus que jamais besoin de s’appuyer sur la logique et la raison pour avoir une compréhension juste des textes religieux en fonction des règles islamiques scientifiques, pour passer d’une méthodologie traditionnelle à une méthodologie d’analyse et d’adaptation et ce dans tous les domaines : nos programmes, nos livres, nos médias tout en soulignant que nous pouvons tout autant suivre nos fondements et nos bases scientifiques religieuses islamiques en tirant profits des sciences contemporaines. Car toute science est bonne si elle bénéfique pour la religion ou pour la vie au quotidien, les gens de science sont ceux de toutes les sciences en fonction de leur spécialisation.
Les travaux de la conférence ont commencé par la première session sur
« les fondements de la jurisprudence islamique concernant la gestion des situations d’urgence », puis dans la deuxième et la troisième ont été traité « Les actes d’adoration », enfin dans la quatrième session « Les efforts remarquables fournis par les pays musulmans afin de faire face à la pandémie de Covid19 ».
Commentaire des photos :
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Cheikh Alissa durant la conférence « La jurisprudence islamique concernant la gestion des situations d’urgence ».
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Cheikh Alissa durant son allocution lors du congrès.
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Le Ministre émirati de la Tolérance confirme que la loi islamique est un élément général de dynamique social.
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Cheikh Ben Bayyah : « Les mesures de précautions sanitaires prises pour le pèlerinage de cette année sont en conformité totale avec la jurisprudence islamique ».
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Cheikh ElQuadéri : « La diversité des avis juridiques religieux est un atout pour le développement de la jurisprudence islamique dans son ensemble ».
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Cheikh Aljumura appelle à la compréhension juste des textes religieux par le biais de l’utilisation de la logique et de la raison.
